reflexions — 8 novembre 2023

Une histoire de café

Dans quelques jours, ça fera 1 an que je suis parti en tournage pour réaliser une vidéo pour la Manche, comme beaucoup d’autre fois avant. Cette fois, j’ai retrouvé Alex Strohl et Isaac Johnston venus tout droit des US pour un projet qu’on avait imaginé des mois auparavant. Il nous tardait avec Greg de vivre ça avec cette ambiance de tempête qui était annoncée. Tout était planifié, on savait comment tout allait se dérouler. Ce à quoi je ne m’attendais pas en revanche, c’était que j’allais boire mon premier café là bas. J’ai toujours été marqué par l’odeur de café au lait de ma maman au petit déjeuner. Je déteste cette odeur. C’est sûrement pour ça qu’elle m’a marqué. Si vous suivez un peu Alex sur les réseaux sociaux, vous connaissez son obsession pour le bon café. Greg aussi apprécie un bon café. Tout comme Isaac. J’ai toujours aimé l’idée d’aimer le café, de voir les gens se passionner pour trouver les meilleurs grains et la meilleure torréfaction. J’ai toujours trouvé ça fascinant mais sans jamais pouvoir en boire. J’avais déjà gouté le café au lait de ma maman, mais je n’avais pas aimé. Du coup, depuis ce jour, dès qu’on me proposait un café après un repas, je répondais systématiquement « non merci, je ne bois pas de café ».

coffee outside
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histoire de café

Et puis, vint ce tournage dans la Manche. À discuter café entre eux, je me suis dit que j’étais con si je ne profitais pas de leur expertise pour m’y essayer à nouveau, en goutant autre chose comme café. J’ai passé un deal avec eux : ils commanderaient un café pour eux dans chaque adresse où on irait, s’ils estiment qu’il est bon, j’en prendrais alors un. La première opportunité est vite arrivée, puisqu’on avait prévu de filmer avec Luke, un Australien qui a ouvert son café ambulant dans sa 2CV face au Mont Saint Michel. Je parle un peu avec Luke et il me propose de me faire gouter un « baby americano ». Comprendre plus d’eau que de café, mais ça m’a permis déjà de réaliser que ce n’était pas aussi dégueu que dans mes souvenirs. Je n’irais pas jusqu’à en reprendre un, mais ça m’a suffisamment plu pour attiser ma curiosité. L’expérience peut continuer. On commence alors à parler café tous les quatre pour que je puisse un peu comprendre la différence entre espresso, latte, americano, flat white et j’en passe. Les jours défilent, les adresses aussi et je gouterai alors plusieurs cafés : espresso, americano, cappuccino, flat white pour en nommer quelques uns. J’irai même jusqu’à gouter un café d’aire de repos d’autoroute volontairement pour voir ce qu’est un mauvais café. Tout ceux que j’ai goutté lors de mon séjour dans la Manche n’ont pas été nécessairement bons. Mais ils ont tous piqué mon envie d’en découvrir plus. Tantôt à ne pas vouloir en redouter, tantôt à vouloir pousser l’expérience.

À la fin du séjour, je réalise donc que je préfère un allongé à un espresso pur, même si je peux en boire. Mais ce que je préfère avant tout, c’est le flat white. Ça c’est sûr, à mon retour à Lille, j’irais écumer les bons cafés pour trouver mon futur repère pour boire de bons flat white. En rentrant, je poursuis la discussion avec Greg sur ses cafés préférés et demande aussi conseils à Yannick. Yannick c’est ce pote qui te fait te dire que t’aimes les trucs niches, mais lui les connais toujours déjà avant toi. Un beau stylo pour écrire. Une marque de vêtements cools. Un photographe à découvrir. Une marque de café à essayer. Je savais que je pouvais me tourner vers lui en bon passionné de café. Surtout que ce qui m’attirait et que je n’avais pas goûté, c’était le café filtre version slow coffee. Yannick en est adepte et au fur et à mesure de nos discussions, il finit par me convaincre d’essayer.

Ni une ni deux, Jeremy toujours dans la demi-mesure : je commande d’emblée une Chemex 3 tasses, des filtres, un moulin à café ultra compact car j’ai déjà dans l’idée de me faire des cafés dehors à l’avenir et vais au torréfacteur du coin acheter un paquet de café sans rien connaitre, juste en me fiant aux arômes notés sur le paquet. En attendant de recevoir mon matériel, je sors la cafetière à l’italienne et le café moulu acheté à Auchan qu’on propose à nos invités habituellement, faute de cafetière à la maison, pour goûter et comprendre ce qu’on sert aux gens quand ils viennent. BWOUUUAAARRRGGGG. C’est horrible ! J’ai détesté. Je n’ai pas retenté l’expérience depuis.

histoire de café

Mon setup café actuel à la maison : Chemex 3 tasses / Bouilloire Gooseneck Fellow Stagg / Moulin à café Kalita KH-Retro / Mini tasse sierra pour prendre les grains au fond du sac de café

coffee outside
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histoire de café

La Chemex arrive enfin et je commence à essayer de me faire des cafés avec. Je tâtonne un peu mais je m’en sors. Le plus difficile est que j’ai utilisé ma balance de cuisine basique, qui est tout sauf suffisamment précise ou réactive. Idem pour ma bouilloire Smeg, certes très jolie, mais qui ne convient pas du tout au slow coffee dans mon cas, par manque de précision au service notamment. Je recherche, pose des questions à Greg et Yannick, fais des benchmarks et passe une nouvelle commande pour une bouilloire gooseneck et une balance dédiée au café. Mon rituel café commençait alors à prendre forme.

Quelques semaines plus tard, et après plusieurs allers retours chez mon torréfacteur, je dois me rendre à l’évidence : je n’aime pas le café qu’il vend, pourtant réputé. Je décide donc de donner mes sachets de grains restants à des proches et de profiter d’un prochain passage à Londres pour essayer des cafés de chez Origin Coffee sur les bons conseils de Yannick, encore une fois. Je craque pour le Christmas Blend. Le coup de coeur est absolu. L’un des meilleurs cafés qu’il m’ait été donné de boire.

Depuis, je suis retourné à Londres pour le travail et en ai profité pour racheter quelques sachets chez Origin Coffee pour tester de nouveaux arômes et de nouvelles références. Le coup de coeur est confirmé. En parallèle, j’ai découvert des adresses cools à Lille sur les bons conseils de nos amis, notamment pour assouvir mon envie de flat white et je cherche toujours des bons cafés via l’app Source. Mon QG est Q de bouteilles dans le Vieux Lille et Coffee Makers, plus rarement mais très cool aussi.

histoire de café

Je crois que ce qui me plait dans tout ça, c’est, bien évidemment de boire du café mais aussi le rituel et la préparation avant d’avoir une tasse pleine. Je n’ai pas besoin du café pour me réveiller ni pour quoi que ce soit d’autres. Je peux passer 1 mois sans en boire sans problème. Je n’en bois d’ailleurs pas tous les jours. Je le fais à l’envie, soit à 11h soit à 14h. Parfois les deux. Parfois plus tôt. Parfois plus tard. Je n’ai pas de règle si ce n’est d’avoir un peu de temps devant moi pour mon rituel. D’abord sortir l’ensemble des ustensiles. Ensuite mettre l’eau à chauffer. Moudre mon grain à la main avec mon moulin à café. Plier mon filtre de Chemex. Poser la Chemex sur la balance. Une fois l’eau à température, arroser le filtre puis jeter l’eau tombée dans la carafe, afin de rincer le filtre. Verser ma mouture. Verser l’eau de manière concentrique avec la bouilloire jusqu’à épuisement. Laisser s’écouler le goutte à goutte. Secouer la carafe pour humer les parfums. Regarder la couleur du café. Verser dans la tasse. Déguster.

Et puis il y-a aussi le plaisir de prendre mon vélo, mettre l’équipement dans la sacoche et partir prendre un café dehors. Je ne le fais pas souvent, mais quand je le fais, c’est toujours mémorable. Je prends mon kit café et reproduit mon rituel de la maison mais en pleine nature, avec du matériel adapté. #coffeeoutside

coffee outside
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Mon setup café en déplacement : Porlex Mini II / Porte filtre Sotto Helix / Tasse Klean Kanteen double paroi ou Snow Peak 300ml / Réchaud MSR Pocket Rocket II / Tasse Titane TOAKS

coffee outside
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Un café pris au lever de soleil, seul, avec vue a un goût encore différent de celui pris à la maison. Le tout transporté soit dans ma lunch box Stanley soit dans mon bento « BE-PAL X MONTBELL » et en vrac dans ma sacoche de vélo FIELDPACKS. Un vrai sentiment de ralentir et de plaisir. Une parenthèse mémorable alors que beaucoup de gens sont encore en train de dormir.

Dans quelques semaines, je serai de passage à Londres pour le travail, ça sera l’occasion de faire du stock maintenant que je sais lesquels je préfère. Et désormais, à chaque fois qu’on s’écrit, une des premières questions que me posent Isaac ou Alex, c’est de me demander où j’en suis dans mon parcours café.

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