reflexions — 22 janvier 2023

Pause hivernale (2023)

Tout est cyclique. ∞ En tous cas dans mes passions, tout est cyclique. Je m’aperçois que depuis pas mal d’années, instinctivement et malgré moi, les cycles commencent en février et se terminent à l’automne, en général vers novembre. Pour autant, je n’hiberne pas de Novembre à Février. Je prends une sorte de break hivernal. Mon corps et mon esprit commencent à relâcher la pression au moment où les journées raccourcissent et que je passe davantage de temps à l’intérieur. C’est à ce moment là que je souffle et digère tout ce qui s’est passé pendant l’année. Les trucs cools comme les moments plus difficiles. Ce n’est pas quelque chose que je me force à faire. C’est un ressenti qui vient naturellement, année après année, sans même regarder le calendrier et toujours à la même période. Ce break hivernal ce n’est pas la saison où je suis le plus à fond, ni le plus créatif, mais il est nécessaire et me fait du bien. Il me permet de recharger les batteries, de m’auto-analyser et de couper un peu avec tout ce qui rythme les 9 autres mois de mon année. Ce break me permet de m’éloigner de mes passions pour mieux les retrouver quand le besoin s’en fait vraiment ressentir.

Cette pause est souvent l’occasion pour moi de faire un nettoyage de printemps, mais à l’automne/hiver. Je fais l’inventaire de l’état de mes projets, de mon matériel pour trier ce que je n’utilise plus de ce qui m’est essentiel. C’est aussi synonyme d’introspection sur mes passions que sont la photo, la vidéo, le vélo et la couture de matos outdoor. Cette année n’y coupe pas, et je suis en plein dedans, même si je commence à sentir que Février se rapproche. Je me suis dit que ça pourrait être marrant de tenir une sorte de carnet de bord année après année pour en suivre l’évolution.

Les Alpes en hiver
— Le sommet qui surgit de derrière les nuages, un peu comme mon esprit sort du brouillard à l’approche de la fin de cette pause annuelle. Photo : Olympus XA + Portra 800.

État d’esprit

Il me tarde de boucler quelques projets de 2022 qui ne sont pas encore terminés. Mais j’ai la sensation que tant que ceux-ci ne seront pas rayés de ma to-do list (et de mon cerveau), je n’arriverai pas à pleinement attaquer 2023. Et sinon d’un point de vue photographique, avec l’arrivée du Fuji X100F, dont je vous parle un peu plus bas — (et des débats sur l’argentique vs. numérique vus passés sur Twitter qui m’exaspèrent) — je me rends compte à quel point je suis amoureux de l’argentique et à quel point cette pratique m’a fait évoluer. Mais j’ai une part de manque de shooter aussi un peu plus de numérique au quotidien. Comme dans tout, c’est une question d’équilibre. J’ai eu besoin de photographier quasi exclusivement à l’argentique ces 3 dernières années, pour finalement réussir à réintroduire un peu de numérique désormais au milieu de tout ça.

Je commence à nouveau à être excité par l’idée du retour prochain des beaux jours, des bribes de projets d’aventures qui se dessinent et le sentiment de retrouver un peu de clarté sur l’année à venir.

Depuis le début de ce break hivernal 2023, j’ai commencé à marcher (presque) tous les matins, ça me permet de me vider la tête, d’attaquer la journée en bougeant avant de passer le reste de celle-ci surtout assis devant mon ordi pour le boulot. Ça m’a aussi permis de retrouver le plaisir d’écouter de la musique sans rien faire d’autre en même temps et d’écouter quelques podcasts. J’ai ressorti ma vieille Kindle pour lire un livre, mais j’ai encore du mal à vraiment intégrer ça dans une sorte de routine, ça fait parti de mes axes d’amélioration, mais pas de pression.

J’ai aussi dépoussiéré et ressorti mon compte Feedly pour suivre au plus près les blogs que j’aime suivre au quotidien pour ne plus compter que sur la chance de voir les updates passées sur Twitter ou Instagram. J’ai viré Things (chose que je ne pensais jamais faire) pour le remplacer par Rappels pour la gestion de ma To-Do list, principalement pour l’option du partage de tâches. J’ai enfin terminé l’importation de toutes mes photos argentiques des 3 dernières années de manière organisée dans mon catalogue Lightroom CC. Et j’ai rattrapé mon retard dans le tri des négatifs en attente de toute l’année 2022 dans mon classeur à négatif.

Enfin, j’ai aussi repris à écrire davantage sur le blog, ça me fait un bien fou. Je fourmille d’envie et d’idées et je suis content de voir qu’a priori, ça vous plait :)

Matériel

D’un point de vue équipement, au niveau vidéo rien n’a changé. En photo assez peu, mais la philosophie, elle, a pas mal évolué, ce qui m’a amené à faire quelques ajustements.

50mm, le retour

J’ai commencé la photo il y-a 15 ans en shootant avec un 50mm et ça a duré de nombreuses années. Depuis 5 ans, je l’avais quasiment abandonné au profit du 35mm qui semble me correspondre davantage avec les évolutions de ma pratique. J’ai complètement délaissé cette focale, mais je commence à reprendre du plaisir à l’utiliser sur mon Canon A1. J’utilise l’objectif Canon FD 55mm f/1.2 SSC, qui me sert aussi en vidéo. Mais elle me permet de me mettre dans un état d’esprit un peu différent du 35mm que je qualifierais de plus « documentaire », là où je vois mon 55mm comme plus « artistique » peut-être ? En tous cas, je vois un peu plus de jeux d’ombres, de compositions minimalistes ou simplement plaisantes à mon oeil lorsque je me balade avec.

renouer avec le 50mm
renouer avec le 50mm
— Photos prises au Canon A1 avec Canon FD 55mm f/1.2 SSC + Portra 400

35 + 85, mon combo parfait ?

Même si je me remets à apprécier le 50mm. Je reste un fan absolu de la focale 35mm. Que ce soit sur le point and shoot, mon Sigma 35mm f/1.4 ART ou mon Canon FD 35mm f/2 SSC, si je ne devais en garder qu’une, ça serait sûrement celle-là. Mais depuis quelques mois, je le combine avec mon Canon 85mm f/1.8 SSC et je pense tenir le combo parfait. Ça fait quelques années que j’ai ce 85mm, mais je lui trouvais rarement un usage. Or, je me suis aperçu que filmer ou photographier en utilisant ces 2 focales ensemble me permet de couvrir 99% de mes besoins. La gamme Canon FD est définitivement ma préférée. En terme de rendu d’abord, avec ces teintes qui tendent vers le vert, un flare sublime, un vrai caractère ; et puis pour leur faible encombrement. Ce sont des optiques ultra compactes quand on compare à la taille des objectifs modernes équivalents. Ce combo 35 + 85 est un vrai coup de coeur, en usage pro comme perso. Je me verrais autant partir en trip bikepacking, que pour le quotidien, qu’en tournage pro, qu’en voyage avec.

Renouer avec le 50mm
35mm + 85mm mon combo parfait

Essential Film Holder

Il y-a 2 ans, j’avais commencé à scanner mes négatifs à la maison. Cette expérience s’était soldée par un échec au niveau workflow. Mais la pratique s’est démocratisée et de nouveaux outils sont sortis pour faciliter le process, ce qui me donne envie de redonner une chance au scan maison avec mon appareil photo. Pour ça, je me suis ré-équipé pour faire les choses correctement : un support Essential Film Holder pour tenir mes négatifs à plat, un petit outil pour découper mes négatifs proprement, et j’ai aussi chiné un agrandisseur pour utiliser le pied comme support. Je dois continuer mes tests et de peaufiner tout ça, mais si ça porte ses fruits, j’en reparlerai sûrement ici.

Hasselblad 500C

Je l’ai offert à Samantha pour son anniversaire en 2014 lorsque nous vivions à Montréal. Depuis, on l’a très peu utilisé, mais il trône sur l’étagère à côté de mon bureau et je le vois tous les jours depuis qu’on a emménagé à Lille, il y-a plus de 3 ans. Cet hiver et pour la première fois, je ressens une sorte d’urgence ou en tous cas d’envie très forte d’aller photographier avec. Je ne suis pas fan du format carré sur le papier, mais j’ai vraiment envie de le dépoussiérer et d’aller photographier en prenant encore plus mon temps, le poser sur un trépied, sortir mon posemètre et apprécier la finesse de grain d’une pellicule 120 tout en manipulant un boitier entièrement mécanique et légendaire.

Filtre Tiffen Orange 85B

Un filtre Tiffen orange 85B a rejoint ma pochette de filtres pour pouvoir photographier avec de la Cinestill 800T, même en plein jour. Ce filtre permet de compenser la balance des blancs “tungsten” du film (rendu très bleu qui est parfait pour la nuit ou l’éclairage artificiel) afin de pouvoir photographier avec une balance des blancs “daylight” et donc plus équilibré en pleine journée. D’abord j’aime le rendu de cette pellicule de nuit (même si le halo rouge commence à me lasser), mais en plus, ce filtre me permettra d’être moins restreint si je n’arrive pas à terminer un roll avant que le jour ne se lève.

londres à la cinestill 800T
londres à la cinestill 800T

— Photos prises au Canon A1 + 55mm f/1.2 SSC avec le filtre Tiffen Orange 85B sur une Cinestill 800T

Fuji X100F

Après des années de lobbying de la part de Greg, j’ai craqué et acheté un Fuji X100F. Lui a le X100V qui est très tentant, mais faute de disponibilité et un prix qui s’est envolé, je me suis orienté sur une occasion en parfait état de son prédécesseur. Ce Fuji vient remplacer l’un de mes deux Olympus Mju II (j’en garde quand même un) ainsi que mon Sony RX100 V pour lequel je n’ai jamais vraiment réussi à trouver de place dans mon usage, en dehors de quelques rushes vidéos à la volée dans le cadre du documentaire de notre parcours PMA. Je l’ai reçu aujourd’hui, je n’ai même pas fini de le setup mais l’excitation est belle et bien là. Et mes premiers tests me laissent déjà entrevoir de chouettes possibilités. J’espère réussir à photographier davantage la vie à la maison avec, comme mes sorties vélos. Je viendrai sûrement reparler de mes premières impressions ici.

Hello Fuji X100F

Outdoor

Fieldpacks

J’ai hâte de terminer les projets en cours que j’ai vendu mais qui sont encore à finir et ensuite, je mets la vente de produits FIELDPACKS en pause. La flamme est toujours là, mais j’ai besoin de retrouver du temps pour me faire mes propres projets de sacoches tout ça couplé à l’envie de prioriser les projets de sacoches et autres accessoires pour mes potes. Ça fait des années que je ne prends pas le temps de faire les sacoches dont j’ai noté les idées dans un coin de ma page Notion dédiée. Les idées s’empilent mais ne voient jamais le jour. Je veux réduire cette frustration cette année, et je reprendrai la vente grand public FIELDPACKS quand je me sentirai prêt à nouveau.

Vélo

C’est quand l’automne arrive aussi que je geek moins sur bikepacking.com ou Radavist, que j’ai besoin d’un break du vélo. C’est aussi la reprise de la saison de NBA qui me fait couper avec tout le reste. C’est le moment où j’ai le besoin de moins en faire, d’être plus chill. Le vélo prend la poussière dans la cabane du jardin depuis quelques mois aussi car je me remets difficilement d’une double tendinite des genoux pour lesquelles je dois passer des examens plus poussés. En revanche au moment où j’écris ces lignes, l’envie de commencer à aller continuer sa rénovation / évolution et tester des choses commence à pointer à nouveau le bout de son nez. J’aime cette sensation d’attente je crois quelque part. Pendant longtemps, j’ai culpabilisé de ne pas aimer le vélo 24h/24 - 365 jours par an. Pourtant, je suis amoureux de mon vélo, de le bricoler, de le faire évoluer et surtout de monter sur la selle et d’aller me balader le nez au vent avec. Mais pour avoir une relation saine avec lui, j’ai aussi besoin de l’oublier un peu pendant cette pause pour mieux le retrouver. Et finalement, ce n’est pas parce que je m’en tiens éloigné pendant quelques semaines que ça fait de moi un mec moins passionné. De toute façon, c’est un vrai besoin que je ressens et tant qu’à faire, je vais éviter l’overdose. Je prends le vélo comme exemple car il est le plus flagrant, mais je ressens aussi ce besoin de manière cyclique avec la couture ou l’image, pour des durées plus ou moins longues. Mais finalement, ça me fait du bien de laisser tout ça derrière pour mieux les retrouver.

Fieldpacks
Mon beau vélo

Cet article est beaucoup trop long, je l’avais imaginé au moins 50% plus court. Bien joué si vous êtes arrivés jusqu’au bout. En tous cas, si tu me lis, ça y-est le printemps, tu peux venir, je suis (presque) prêt à attaquer cette année !

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