Depuis la rédaction de mon précédent article, j’ai pas mal cogité, réfléchis, posé des idées dans quelques notes et puis les discussions avec Greg (encore et toujours lui !) et les podcasts de Francis Chouquet ont fini de mettre le doigt sur certains points qui m’ont amené à réfléchir. Résultat, depuis 2 semaines, je me mets à marcher 1h (presque) tous les matins. J’emmène mon appareil photo, et j’essaie de photographier mon quartier en tâchant d’avoir le même regard que lorsque je photographie en voyage. Je commence à vraiment sentir les bénéfices. Une addiction à cette marche matinale, avec la playlist Chill Beats dans les écouteurs commence à s’installer. Une routine que j’ai cherché depuis longtemps sans savoir. J’ai déjà eu droit au grand soleil, à une belle brume et à la neige. Autant d’ambiances différentes qui me montrent mon quartier comme je ne l’avais jamais vu. Je rentre dans des ruelles que je n’avais jamais remarqué. Je repère des détails, des textures, des jeux de lumières et je me prends au jeu de les photographier. Le plaisir est là. Pour la première fois de ma vie, je photographie enfin le quotidien. J’ai encore beaucoup de progrès à faire pour documenter ce qui se passe dans la maison, mais déjà, j’ai cette démarche plus curieuse. Je m’affranchis de cette étiquette de photographe outdoor que je me suis collé tout seul, et je m’ouvre à d’autres horizons. Ça n’empêche que je reste avant tout un passionné de nature, mais ça me fait un bien fout, de rentrer chez moi, les joues gelées par le froid, et la sensation d’attaquer la journée du bon pied en ayant pris du temps pour moi, avant de commencer à travailler et à taper dans ma to-do list du jour.
C’est comme si début novembre, j’avais trébuché sur le bord d’un entonnoir et que toutes mes idées commençaient à m’amener dans la même direction. Cette prise de conscience sur l’envie de photographier davantage au quotidien, sur mes envies et sur mon organisation, la découverte de beaucoup de livres photos inspirants et d’horizons très différents, la mise en place de cette routine (thérapie ?) créative par la marche,… Bref, tout s’est entassé dans cet entonnoir mais étrangement mêlé à beaucoup de clairvoyance. D’ailleurs, comme un symbole de cette reconquête ou comme une récompense (et peut-être surtout à force de chiner et de gratter dans toutes les boites d’appareil photos que je croise dès que je chine avec Samantha depuis 3 ans), j’ai fini par trouver un petit point and shoot Olympus Mju II noir en parfait état, payé 5€. Autant dire que j’étais comme un gosse qui essayait de cacher son excitation au moment de payer la personne chez qui je l’ai trouvé. Il semble parfaitement fonctionnel, j’attends juste de développer les deux pellicules d’Ilford HP5+ shootées dans la Manche ces dernières semaines pour confirmer son parfait fonctionnement. Croisez les doigts pour moi.
En parlant de to-do list, ces derniers mois, j’ai changé quelques outils dans mon workflow quotidien. Niveau apps sur mon iPhone, j’ai viré Things et Gmail pour les remplacer par Rappels et Mail. Ça aura demandé pas mal de temps à Greg pour me convaincre, mais finalement, j’aime ce nouveau workflow. Ça m’a permis de reprendre le dessus sur ma to-do list en repartant de zéro sur une nouvelle app. J’ai aussi lâché mon abonnement Lightroom Classic, pour passer exclusivement à Lightroom CC. Et puis, je me suis aussi mis à prendre plus de notes, à écrire mes idées dans l’app Note, même si elles ne font pas forcément sens, mais pour retenir ce qui me passe par la tête et voir comment l’exploiter plus tard. Je ne l’ai jamais fait et c’est assez bénéfique je trouve. Que ce soit une idée d’article de blog, un conseil que j’ai entendu ou une idée qui est passée par là, je la note. Je pense que je dois aussi ça au documentaire d’Orelsan où toute sa vie, toutes ses chansons sont stockées dans ses Notes. Je n’en suis pas là. D’ailleurs, je n’écris pas de chanson, mais ça m’a donné envie d’écrire un peu plus ce qui me passe par la tête, plutôt que toujours faire confiance à ma mémoire et vite oublier tout ça.
D’ailleurs, niveau challenge, je sais pas si je fais ma crise de la quarantaine en avance alors que je viens tout juste de fêter mes 33 ans, mais beaucoup de choses sont remises en question dans mon quotidien en ce moment. Pas plus tard qu’il y-a 2 semaines, alors que j’étais en tournage Captain Yvon dans la Manche (oui encore !), avec Alex Strohl, Isaac Johnston, et Greg, évidemment. J’ai goûté du café et puis je me suis dit que c’était pas si mauvais. J’ai toujours été habitué à l’odeur du café filtre bouilli de la cafetière familiale de base. Et puis, j’en ai bu un second, puis un troisième et un quatrième. Et désormais, je bois un café chaque matin en rentrant de ma marche. J’ai investi dans quelques accessoires pour me faire un café, je cherche toujours le grain qui me correspond vraiment pour la Chemex et je me suis décidé à aller goûter les bons cafés Lillois : Coffee Makers, MUDA… Bienvenue dans ma vie du noob du café. Encore un peu et je vais finir par goûter à de l’alcool et me rendre compte que c’est pas aussi dégueu que ce que je ne pensais. Bon ça, j’en doute vraiment, mais Samantha ne désespère pas, qu’un jour j’arrive à apprécier du vin. Ça sera peut-être pour la crise de la cinquantaine ? Ou alors est-ce que ça serait avec la lecture ? J’ai un BAC L mais n’ai jamais aimé lire, pourtant, j’ai mis ma Kindle à charger et je commence à me mettre en quête de trouver des lectures qui peuvent m’intéresser.
Je sens que c’est l’hiver, que plein de choses me trottent dans la tête et en même temps plein de choses se passent. Plein d’envies à creuser, à canaliser ou à suivre. Envisager de scanner mes négatifs photos à la maison, l’envie de faire des zines et d’imprimer davantage mes images. Bref, comme chaque hiver, plein de choses reviennent sur la table et j’adore cette période de l’année pour ça. C’est l’occasion de faire un point voire un reset sur certaines choses et je trouve ça sain. Faire le tri sur les envies et les idées, prendre les meilleures et ne pas se laisser submerger par les moins bonnes. Il y-a un côté excitant boosté par mon côté trop passionné qui a toujours envie de prendre le dessus, et ce sentiment aussi de calme imposé par un peu plus de maturité, qui me force un peu plus à creuser la faisabilité et la raisonnabilité d’un projet en amont, alors qu’avant je me serais lancé corps et âmes dedans jusqu’à me prendre un mur. Sûrement l’expérience des erreurs de tant de projets commencés et jamais terminés qui parle.
Cet article est un peu à l’image de cette période. C’est un peu le bazar, un peu décousu, et pourtant j’ai du plaisir à être pris dans ce petit tourment créatif qui pousse à se poser des questions, à être curieux, à challenger ses propres choix avant de reprendre un cycle à compter du printemps où je tâcherai de passer surtout du temps dehors en me reposant sur les fondations bâties à partir de toutes ces réflexions menées tambours battant.
Ah oui et puis j’oubliais, j’ai fait quelques modifications sur le blog, en mettant enfin des polices qui me plaisent et modifié quelques petits détails qui n’en sont pas, grâce à l’aide précieuse de Yannick et Greg. J’espère d’ailleurs revenir un peu plus régulièrement par ici. Même si j’ai l’impression de me parler à moi-même ou alors d’écrire à un psy virtuel, je vois ces derniers mois que vous êtes de plus en plus nombreux à me lire alors merci pour ça. Après presque 15 ans à écrire sur un blog, ça fait chaud au coeur de se dire qu’on a bien fait de ne jamais fermer ce petit bout de vie publié sur internet. Même s’il a beaucoup changé de forme, même si les sujets ont évolué au fur et à mesure où j’ai avancé dans ma vie, certains sont toujours là à me lire. Alors où que vous soyez, qui que vous soyez : merci.
Sur ce, je vous laisse, mon café m’appelle.